L’exposition s’ouvre sur les années fondatrices du surréalisme, durant lesquelles Simone Kahn s’impose comme collaboratrice et interlocutrice privilégiée des artistes et des membres du mouvement. Elle écrit, dessine, participe aux activités collectives, aux publications et à l’organisation des expositions du groupe. Elle tisse des amitiés durables avec les peintres et les poètes qu’elle y rencontre, parmi lesquels se démarquent Francis Picabia, Man Ray, André Masson et bien d’autres. C’est également à cette époque qu’elle entreprend de constituer sa propre collection d’œuvres de l’avant-garde parisienne et d’objets extra-occidentaux, collection rassemblée d’abord avec André Breton dans l’atelier du 42 rue Fontaine et qu’elle enrichira tout au long de sa vie. § Le deuxième chapitre met en lumière un aspect jusqu’ici méconnu de sa trajectoire : son engagement politique, profondément ancré dans l’esprit révolutionnaire du surréalisme. À partir des années 1930, surtout après la rencontre avec Michel Collinet, qui deviendra son deuxième époux, Simone Kahn se mobilise activement contre le fascisme et en faveur des Républicains espagnols. Parallèlement, elle milite également pour les droits des femmes, notamment pour la légalisation de l’avortement dans les années 1970, selon une conscience politique rare et courageuse pour son époque. § Le troisième chapitre retrace la continuité de son engagement artistique en faveur du surréalisme après son divorce d’avec Breton. Après la Seconde Guerre mondiale, Simone Kahn continue d’enrichir sa collection, mais elle soutient aussi avec ferveur les artistes de son temps, et tout particulièrement les femmes, en fondant et dirigeant deux galeries à Paris : Artiste et Artisan en 1948, puis la galerie Furstenberg, qui accueille plus d’une cinquantaine d’expositions entre 1954 et 1965. Dans ces espaces, elle met en lumière tant le travail de figures historiques du mouvement, telles que Picabia ou Max Ernst, que celui de nombreux jeunes talents, entre autres Claude Domec, Edgar Jené, Helen Lemprière ou Manina. En 1962, elle organise une exposition collective intitulée « Le Surréalisme », qui rassemble des œuvres marquantes du mouvement tout en réaffirmant son rôle de passeuse entre générations. § Enfin, le quatrième chapitre évoque la fin de sa vie, au cours de laquelle Simone Kahn dresse publiquement le bilan du surréalisme, à travers des interventions télévisées et des conférences. Ces prises de parole, complétées par les hommages qui lui sont rendus après sa disparition, viennent clore l’exposition en restituant la voix d’une femme dont la lucidité et la fidélité au mouvement demeurent exemplaires.