Amitiés

Portrait de Simone Kahn par Francis Picabia

Simone Kahn [Breton] a toujours été l’amie des artistes de son temps. On en conserve la trace grâce aux nombreux portraits, œuvres ou poèmes dédiés à elle par des artistes tels que Louis Aragon, Man Ray ou Francis Picabia. Ce portrait à l’aquarelle et à l’encre du 4 septembre 1922 précède de peu le voyage des Breton avec le peintre et Germaine Everling à Barcelone, pour l’exposition de la galerie Dalmau (18 novembre-9 décembre). L’année 1922 marque pour Simone Kahn [Breton] le début d’une longue amitié avec Picabia. Séjournant régulièrement chez lui et Germaine Everling au Tremblay-sur-Mauldre dans les années 1920, elle sera par la suite une collectionneuse et galeriste importante du peintre, organisant pour lui plusieurs expositions dans ses deux galeries d’après-guerre.

JC et KS

Simone Kahn et Max Ernst, exposition à la librairie Au Sans Pareil

« Du 3 mai au 3 juin 1921, l’exposition des collages de Max Ernst à la librairie Au Sans Pareil, avenue Kléber, intitulée :‟La Mise sous whisky marin”. Les invitations disaient : ‟Entrée libre, mains dans les poches – sortie facile, tableau sous le bras.” Au vernissage André Breton mangeait des cure-dents ; Aragon et Péret échangeaient un hand-shake continuel ; Ribemont-Dessaignes annonçait : ‟Il pleut sous un crâne, il pleut sous un crâne.” » C’est en ces termes que Simone Kahn décrit en 1965, dans sa « Conférence sur la peinture surréaliste » donnée en Amérique latine, la première exposition de Max Ernst à Paris qu’elle avait organisée en un temps record avec André Breton. Une cinquantaine de collages, dessins et photomontages furent présentés lors du vernissage qui se déroula dans un style tout à fait dadaïste. C’est en ces termes que Simone Kahn décrit en 1965, dans sa « Conférence sur la peinture surréaliste » donnée en Amérique latine, la première exposition de Max Ernst à Paris qu’elle avait organisée en un temps record avec André Breton. Une cinquantaine de collages, dessins et photomontages furent présentés lors du vernissage qui se déroula dans un style tout à fait dadaïste. Si cette exposition inaugure l’aventure surréaliste, Simone Kahn continuera de suivre et de soutenir l’œuvre d’Ernst, qu’elle présentera dans sa galerie, gardant avec lui jusqu’à la fin une indéfectible amitié. JD

Portraits de Simone Kahn par Man Ray

Man Ray photographie Simone Kahn [Breton] à plusieurs reprises dans les années 1920. En 1922, il réalise un portrait troublant et fantomatique de la jeune femme posant devant un masque Fang, avec l’inscription « To Simone, traversing a typhoon in Samoa. » Vers 1925, elle apparaît sur le divan de l’atelier la tête renversée, surplombée d’une statuette Sepik sur son ventre, dans une photographie méditant sur la confrontation de la beauté occidentale et de la beauté extra-occidentale. S’ajoute encore toute une série de portraits qu’il fait d’elle. De modèle, Simone Kahn deviendra par la suite collectionneuse des œuvres de Man Ray qu’elle exposera dans ses galeries successives. JC et KS

André Breton, Simone Kahn, Denise Lévy et André Masson à Nice

Quand Simone Kahn [Breton] et André Breton découvrent l’œuvre d’André Masson à la fin de l’hiver 1924 lors d’une exposition galerie Simon (25 février-8 mars), elle écrit à sa cousine Denise Kahn [Lévy] : « C’est très joli. Vous devriez absolument en acheter avant que ce ne soit cher ce qui arrivera bientôt car l’exposition a été presque toute achetée. Picasso aime beaucoup ça. André Masson, il s’appelle. » Une série de photographies les montre sur la promenade des Anglais à Nice en août 1925, lors d’un séjour collectif sur la côte d’Azur où ils rencontreront Picasso, peu avant l’exposition « Le surréalisme et la peinture » chez Pierre Loeb. L’amitié qui se noue alors entre Simone Kahn et Masson, se poursuivra bien après sa séparation d’avec Breton à la fin des années 1920, à l’heure où Max Morise, Jacques-André Boiffard ou Raymond Queneau – tous proches de Simone Kahn – se distancieront du groupe surréaliste près la houleuse réunion du Bar du Château en 1929. Tout au long de sa vie, Simone Kahn sera une fervente collectionneuse des œuvres de Masson, qu’elle présentera dans ses galeries après la guerre. JC et KS