Issue d’une famille juive d’Alsace-Lorraine, Simone Kahn est née à Iquitos, le 3 mai 1897. Elle passe les deux premières années de sa vie au Pérou, où son père possède une exploitation de caoutchouc. Elle grandit ensuite à Paris, dans le dix-septième arrondissement, où sa sœur Janine voit le jour en 1903. Après des études à l’école Villiers, elle s’inscrit à la Sorbonne en littérature anglaise. Là, elle se lie d’amitié avec Jacques Rigaut à partir de 1916. Pendant trois ans, leur correspondance révèle déjà tous les traits de la personnalité de la jeune femme, que Constance Coline (nom de plume de Colette Grunbaum) proche des deux amis, décrira en ces termes : « Simone Kahn se révéla, au cours de ces années de faculté, et plus tard dans sa vie personnelle, être une fille curieuse et originale. Elle avait un goût instinctif pour ce qui sortait de l’ordinaire. Le scandale ne l’effrayait pas, au contraire. Née dans une famille hyper-bourgeoise de bons petits négociants, où l’on ne badinait ni avec les principes ni avec la vertu, où l’on vivait avenue Niel, dans un appartement hideusement arrangé, au milieu de mauvaises copies de meubles anciens, elle avançait d’un pas discret mais résolu vers une existence complètement en marge de son milieu et de sa famille. » Simone Kahn se mêle donc à la vie artistique et intellectuelle du Paris d’après-guerre : peu avant de rencontrer André Breton, elle fréquente la Maison des amis des livres d’Adrienne Monnier, rue de l’Odéon, s’abonne à la revue Littérature, et assiste à la soirée Dada de la salle Gaveau, le 26 mai 1920.
JC et KS