Simone et André Breton emménagent au 42 rue Fontaine le 1er janvier 1922. L’appartement devient immédiatement un foyer de création et un lieu de rencontre pour les amis surréalistes, ce dont témoignent les photographies des Archives de Simone Kahn, véritable chronique de la vie quotidienne de l’atelier. Ils l’aménagent pour recevoir les œuvres des arts populaires, des arts extra-occidentaux ou des artistes modernes qu’ils défendent. À la faveur de cet engagement pour l’art de leur temps, les rôles de Simone Kahn [Breton] se multiplient dès le départ : elle se fait tantôt acheteuse voire intermédiaire pour sa cousine Denise Kahn [Lévy] lors des ventes de séquestre de Daniel-Henry Kahnweiler, interlocutrice de Jacques Doucet, pour lequel Breton travaille comme conseiller artistique, ou encore décoratrice d’intérieur au goût de la dernière mode dans l’atelier. Tout au long des années 1920, la correspondance des époux documente les allées venues incessantes des peintures et des objets au cœur de leur couple, depuis son « premier tableau » qu’il lui a offert pour leurs fiançailles (« Chien tenant un oiseau dans sa gueule » d’André Derain, 1921) et jusqu’à leur divorce. L’inventaire notarial établi à cette occasion pour procéder au partage des œuvres acquises conjointement rend compte de l’étendue du vide laissé par le départ de Simone Kahn dans la collection du 42 rue Fontaine.
JC et KS