En 1965, lors d’un voyage en Amérique latine, Simone Kahn donne dans plusieurs pays, dont le Pérou, son pays natal, une série de conférences consacrées à la peinture surréaliste. Elle consacre une large part de son propos aux débuts du mouvement, retraçant le passage de Dada au surréalisme, l’époque des Sommeils, la naissance des Cadavres exquis, les réunions de la rue Fontaine, ainsi que les premières expositions et l’élargissement constant du groupe, tant en nombre de membres qu’en expérimentations artistiques — de l’écriture automatique au cinéma. La présentation du surréalisme qu’elle propose se distingue par sa dimension profondément personnelle, nourrie par son expérience intime et ses rencontres, notamment avec André Breton et les artistes du cercle. Ses descriptions, riches en détails sur les personnages et les événements, constituent un témoignage précieux, teinté d’affection et d’humour, où se mêlent mémoire et jugement critique. Elle n’hésite pas à formuler ses propres évaluations, tout en s’appuyant, lorsqu’il s’agit d’analyser les œuvres et les procédés artistiques, sur les premières sources historiographiques du mouvement, parmi lesquelles figurent les écrits d’André Breton, de Marcel Jean et de Patrick Waldberg. JD